Netanyahu n’est pas le Messie
Parler du conflit au Moyen-Orient, c’est s’exposer aux accusations:
Pour les uns, c’est être « sioniste ».
Pour les autres, « antisémite ».
Mais faut-il pour autant se taire ?
Jamais je ne mettrai en cause l’existence de l’État d’Israël. Bien au contraire, je suis un partisan de la paix, un défenseur acharné du droit des peuples à vivre sur leur terre, en sécurité. Je crois à deux États côte à côte, avec Jérusalem comme ville au statut particulier, respectée par toutes les religions monothéistes.
Aujourd’hui, la réalité est tout autre.
En Cisjordanie, plus de 80 % du territoire est occupé par des colons, là aussi hors des radars des chancelleries ou de la presse internationale et à Gaza, une enclave entière se meurt sous nos yeux.
Et le monde détourne le regard : pays arabes comme Européens.
L’Europe porte le poids de sa culpabilité historique et, parfois, la recherche d’un rachat éternel. Mais cela justifie-t-il de fermer les yeux sur toutes les exactions ? Ou bien sur la disparition d’un peuple qui va finir rejeté à la mer ?
Le 7 octobre a montré jusqu’où la barbarie peut conduire une minorité d’hommes.
Mais l’horreur d’un jour peut-elle devenir prétexte à tout ?
Je m’interroge : Tsahal, le Mossad, le Shin Bet… Comment ont-ils pu laisser s’organiser un festival de jeunesse à deux pas de Gaza, sans protection sérieuse ?
Et pourquoi Benjamin Netanyahu, indéboulonnable premier ministre, ne rend-il pas de comptes sur ces failles ? Pourquoi l’oubli des otages encore aux mains du Hamas ?
Car il a un autre projet : achever le « Grand Israël », en chassant vers la mer des millions d’êtres humains qui ne partagent pas sa religion.
Et, aujourd’hui, ce rêve messianique trouve un appui tacite : celui de Donald Trump, qui entre parenthèses, ne voit pas d’un mauvais œil l’affaiblissement de la chrétienté « romaine » à Jérusalem.
Un drame se joue mais pas la paix.
Et Israël vivra alors dans la crainte permanente du retour des attentats et des vengeances.
Netanyahu n’est pas le Messie.
Il n’est que l’architecte d’un futur où la peur sera éternelle.
