Azerbaïdjan – Arménie: le Sénat appelle à une paix durable

conflit armé

Azerbaïdjan – Arménie: le Sénat appelle à une paix durable

 

Mardi 15 Novembre, le Sénat était appelle à débattre de la situation dramatique d’un conflit armé subit par l’Arménie: voici l’intervention prononcée à la tribune par le président KANNER, au nom des socialistes.

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers Collègues,

Cette proposition de résolution a une première vertu. Outre la possibilité qui nous est offerte ici de débattre et de réaffirmer les positions qui sont les nôtres pour aller vers une paix durable, il nous permet également d’apporter notre soutien aux peuples en souffrance. Aux peuples qui ploient sous le joug de la guerre et du nationalisme. 

Nous n’exprimerons jamais assez notre totale solidarité à l’égard de la population arménienne comme le fait depuis toujours mon groupe.  Une population victime du conflit de 2020 et des dernières escalades meurtrières. 

Ce peuple qui a tant souffert doit voir revenir dans leurs foyers les pères, les frères les fils. Nous appelons ici à la libération et au rapatriement immédiats et inconditionnels de tous les prisonniers de guerre arméniens.

Nous demandons le retrait immédiat et inconditionnel, sur leurs positions initiales, des forces azéries et de leurs alliés du territoire de l’Arménie et du couloir de Latchin.

Les autorités azéries et l’ensemble de leurs partenaires dans la région, doivent respecter l’intégrité́ territoriale, la souveraineté́ et l’indépendance de l’Arménie. Les engagements internationaux existent. Ils doivent être suivis d’effets.  

A l’évidence, le cadre de sécurité dans lequel est entrée l’Arménie depuis le cessez le feu lui assure un faux semblant de sécurité puisque cela n’a pas empêché l’Azerbaïdjan de tenter de maximiser ses gains territoriaux. Le statu quo n’est pas possible. Ainsi nous ne pouvons que regarder avec intérêt les premières évolutions que l’on a pu constater ces dernières semaines. 

Les parlementaires ont toute leur place à jouer dans la contribution à la réduction des tensions. Déjà notre précédente résolution portant sur la nécessité de reconnaître la République du Haut-Karabagh avait été un élément important pour le peuple Arménien.  Aujourd’hui, il semble que manifester fermement notre soutien à un règlement pacifique du conflit par ce texte a eu quelques effets. Cette contribution modeste a peut-être jouée un rôle au niveau de la France. 

Réunir les deux parties autour de la table, les faire se parler et avancer ensemble vers une résolution pacifique est un premier pas qu’il faut saluer.

Pour autant, il convient de rester attentif. Ce conflit ne doit pas être l’otage de l’instabilité régionale et des stratégies développées par les grandes puissances régionales. 

Nous l’avons constaté, la médiation russe de la force d’interposition de l’Organisation du Traité de la Sécurité Collective n’est plus en mesure de stabiliser le conflit à moyen et long terme.

La France au sein de l’Union européenne doit jouer son rôle. Le Président de la République a bougé sur ce dossier. Mais il doit bouger plus vite et l’Europe avec lui. 

L’Union européenne doit adopter sa propre stratégie vis-à-vis du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en conditionnant les achats de gaz à l’Azerbaïdjan au respect du droit international. 

Le Gouvernement doit amplifier ses initiatives permettant de garantir la sécurité des populations arméniennes et de l’Arménie, dans ses frontières internationalement reconnues. Pour cela, il doit agir au niveau international car il est impératif de constituer une force internationale de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU et de l’OSCE. 

A plus long terme, l’Union européenne doit intégrer le conflit arménien dans le cadre de la gestion des tensions régionales dans un périmètre plus large. Les déflagrations dans la région qui s’étendent de l’Europe orientale à l’Asie centrale sont susceptibles d’avoir des répercussions sur des Etats voisins de l’Union européenne qui lui sont ou lui seront liés par des partenariats. 

En défendant cette résolution, nous manifestons notre soutien à un règlement pacifique du conflit et au maintien des principes de démocratie et d’Etat de droit au sein de ces deux Etats, qui faut-il le rappeler sont membres du Conseil de l’Europe, organe garant et promoteur de ces valeurs dans une Europe élargie.

Tout doit être mis en œuvre pour que l’Azerbaïdjan s’engage plus en avant et dans un processus de négociation par la voie diplomatique. 

Il est temps du retour à la raison et de retrouver la voie du dialogue. De satisfaire l’Arménie et les Arméniens dans leur volonté de paix. C’est l’heure d’aboutir enfin à l’établissement d’une paix durable cette région du monde. 

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Le blog de
Gilbert Roger

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