LE GROUPE SOCIALISTE DU SENAT A VOTE CONTRE LA LOI BLANQUER
Cet après-midi, les sénateurs socialistes ont voté contre le projet de loi pour une école de la confiance.
A l’issue d’une semaine de débats, la droite majoritaire au Sénat a introduit dans le texte plusieurs dispositions inacceptables pour les socialistes.
Pour le groupe socialiste, le projet de loi relève d’une vision d’abord recentralisatrice et élitiste du système éducatif, et non d’un projet reposant sur la confiance en ses personnels et ses structures et visant à former mieux et davantage les citoyens de demain. La mise sous contrôle d’instances jusqu’ici indépendantes reste inquiétante comme le nouveau CEE qui remplacera le CNESCO et s’apparentera désormais davantage à un service du ministère qu’à un organisme indépendant.
En séance publique, le groupe socialiste a dénoncé notamment l’instauration purement comptable des PIAL, simple outil de gestion des accompagnants des élèves en situation de handicap, la possibilité pour les assistants d’éducation d’enseigner sans aucune formation. Les expérimentations portant sur l’annualisation des heures et sur l’orientation des élèves ont aussi été dénoncées. Il en est de même pour l’article introduit au Sénat donnant une autorité hiérarchique aux directeurs d’école sur les enseignants sans aucune concertation.
Grâce à la mobilisation des sénateurs socialistes, en commission comme en séance, l’article 6 quater a pu être supprimé. Très critiqué par la communauté éducative, les parents d’élèves et les élus, cet article créait les « établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux » en regroupant des écoles et des collèges, selon des modalités très vagues.
La droite sénatoriale, majoritaire, a fait voter l’interdiction de signes religieux ostentatoires pour les accompagnateurs lors des sorties scolaires (contrairement à l’avis du Conseil d’Etat), ou encore la suppression des allocations familiales pour les parents d’élèves absentéistes, que les socialistes avaient supprimée en 2013. La majorité sénatoriale a également aggravé le texte en y inscrivant la mise en place des contrats de mission pour les enseignants et l’obligation de formation continue « en priorité en dehors des obligations de service d’enseignement ».
Pour toutes ces raisons, et malgré l’adoption de la scolarisation à trois ans et la belle victoire que constitue la disparition des EPLESF, le groupe socialiste du Sénat s’est prononcé contre ce texte.