Le Président de la République a souhaité échanger directement avec des auditeurs de radio, c’était une première. Le Président de la République s’était engagé il y a deux ans devant les Français, il est présent au rendez-vous pour faire le point sur la réalisation de ses engagements.
« Il n’y a jamais qu’une politique possible, ce n’est pas vrai, il y a toujours plusieurs politiques possibles. il y a toujours un choix, il y a toujours ceux qui veulent aller encore plus loin, et ceux qui veulent ne rien faire, il y a toujours ceux qui sont défaitistes, conservatistes et extrémistes, il y a toujours des alternatives, ce n’est pas vrai qu’il n’y a qu’une seule politique possible ».
Sur les petites retraites : « Quel est mon devoir ? C’est de répondre d’abord à celles et ceux qui ont travaillé longtemps de pouvoir partir à l’âge de 60 ans. C’est ce que j’ai fait, ç’a été l’une des premières décisions que j’ai prises lors de mon accession aux responsabilités. Ensuite, vous avez eu une carrière que l’on dit interrompue. Regardons comment vous pouvez récupérer ces annuités. Ça fait partie là aussi des réformes que nous avons engagées. Enfin, vous avez visiblement un problème de pension et de prestations complémentaires. Je crois que là aussi, la loi sur l’égalité femmes-hommes permettra je l’espère de récupérer ces droits. […] Il y a aussi le minimum vieillesse [revalorisé 2 fois au lieu d’une cette année] et, enfin, toutes les mesures que nous avons prises, y compris pour les économies budgétaires, épargneront [les Français qui touchent des petites retraites] parce que c’est une obligation. [Ils doivent] être absolument la cible de toutes les mesures que nous prenons pour sauvegarder le pouvoir d’achat. […] Pour les petites et moyennes retraites, il y aura l’indexation des pensions pour l’année 2015 – […] la moitié à peu près des retraités ont un peu moins de 1 200 €, et pour cela il doit avoir une garantie absolue de pouvoir d’achat ».
Sur le chômage de longue durée : « Il n’est pas possible qu’une personne chômeuse de longue durée, qui a été licenciée économique, n’ait pas une solution, une solution en termes de formation et de qualification. Je ne peux pas vous promettre un emploi parce que je ne serais pas digne de la fonction que j’occupe si je vous disais, parce que nous nous parlons là par voie téléphonique : « Ne vous en faites pas. Vous aurez un emploi ». Ça, ce n’est pas vrai ; je n’en ai pas dans les tiroirs. En revanche, j’ai le devoir de faire en sorte qu’on vous accompagne, qu’on suive, qu’on vous forme, qu’on vous qualifie et qu’on vous trouve un nouvel emploi ».
Sur la complémentaire santé : La cotisation patronale a été intégrée à l’imposition sur le revenu. « Cette mesure a été prise pour permettre la généralisation de la complémentaire santé. [Certains l’avaient, mais certains seulement, et] ça sera généralisé à l’ensemble des salariés. C’est une réforme importante. »
Sur les catégories moyennes : « Maintenant que nous avons engagé des réformes, que nous avons réduit les déficits, que nous allons faire encore des économies, c’est vers cette catégorie-là que nous devons maintenant assurer la redistribution. C’est cette catégorie qui travaille et c’est cette catégorie qui doit avoir la baisse des prélèvements. »
Sur l’apprentissage : « En-dessous de 16 ans, il y a des règles qui empêchent le travail notamment du matin ou de nuit. C’est vrai, [chez un boulanger avant 06 heures]. C’est une protection qui a été accordée, il n’y a pas de dérogation pour le moment et je pense que ça doit être dans le cadre de négociations que ce type éventuellement d’exception pourrait intervenir. […] Les artisans en font beaucoup pour les apprentis, les grandes entreprises n’en font pas assez et c’est la raison pour laquelle nous allons rendre encore plus incitatif pour les petits, les artisans, l’apprentissage. » Il y a « le cas du boulanger qui dit « moi je veux former un apprenti, je ne le trouve pas parce que les conditions qui me sont posées sont trop difficiles » » ; il y a aussi « le cas inverse, de beaucoup de jeunes apprentis qui voudraient même rester en apprentissage et qui ne le peuvent pas parce qu’il n’y a pas d’entreprises qui leur permettent d’avoir cette présence » : « donc, nous allons faire en sorte qu’il y ait plus d’entreprises qui accueillent plus d’apprentis ».
Sur la laïcité : « Il n’y a aucune exception aux principes de liberté, d’égalité, et donc la polygamie n’a pas sa place en France, pas plus qu’il n’y a de possibilité pour des femmes d’être voilées entièrement, pas davantage pour des jeunes filles d’aller à l’école ou dans un établissement relevant de l’Education nationale avec un voile. Ces règles sont celles qui ont été posées dans l’intérêt de tous, pour que nous puissions vivre ensemble ».
Sur la lutte contre les filières djihadistes : « Il y a à peu près 500 à 600 jeunes qui sont partis en Syrie faire le djihad. Nous devons tout faire pour qu’il n’y ait aucun jeune qui puisse s’échapper du territoire pour aller livrer un combat qui n’est pas le sien. Donc nous faisons en sorte que non seulement les parents puissent être parfaitement impliqués dans cette dissuasion, puissent saisir les autorités, nous faisons en sorte de condamner les passeurs, et ceux qui se livrent à ce type de transport – un Algérien vient d’être expulsé parce qu’il se permettait justement d’enrôler des jeunes dans le djihad, et nous faisons une surveillance d’Internet. Par ailleurs, il y a un travail qui doit être mené dans les établissements scolaires, qui doit être mené pour faire de la contre-propagande par rapport à ces activistes et à ces extrémistes. Les quartiers ne sont pas des quartiers de djihads, les quartiers sont des quartiers de la République française ».
Sur le droit de vote aux étrangers : le texte n’a pas été « introduit avant les élections municipales, parce qu’on nous en aurait fait le reproche. Ce texte sera de nouveau proposé après les scrutins pour que dans la préparation [des élections] qui viendront dans six ans, il puisse y avoir cette réforme ». Chacun prendra ses responsabilités.
Sur la PMA : « Le comité d’éthique est saisi, et il donnera sa réponse, mais vous savez que ce n’est pas aujourd’hui inscrit dans le programme de travail du gouvernement ».
A noter sur le dossier Alstom : L’offre de General Electric « n’est pas suffisante donc elle n’est pas acceptable », et il convient de « faire en sorte que les offres puissent être enrichies pour l’emploi » : « nous avons suffisamment de moyens de pression pour faire en sorte que, à la fin du processus, ce soit bon pour Alstom, bon pour l’industrie française et bon pour la diversification énergétique ».
A noter sur l’augmentation de Pierre Gattaz : « Il y a un moment où chacun doit être responsable: on ne peut pas demander la baisse du Smic, voire sa suppression, et en même temps considérer qu’il n’y a pas de salaire maximum, […] que tout est possible pour ceux qui sont en haut et que rien ne serait possible pour ceux qui sont en bas. C’est « un principe contraire aux principes de la République ».
A noter sur l’Ukraine : « Le seul objectif que nous devons nous donner, c’est que l’élection présidentielle en Ukraine puisse se tenir le 25 mai. Si elle ne se tenait pas, ce serait le chaos et le risque de guerre civile. Voilà l’enjeu. Nous y sommes presque, donc il y a des moments où l’Histoire se joue. L’élection présidentielle a un objectif : permettre que le président qui sortira vainqueur de ce scrutin puisse être légitime aux yeux de tous. Les Russes, Vladimir Poutine, aujourd’hui voudraient que cette élection puisse ne pas avoir lieu pour continuer à faire pression. A nous de le convaincre. […] Nous devons tout faire pour éviter la guerre civile parce que quand elle commence, on ne sait jamais quand elle finit. »