Ce n’est pas l’école qui craque, c’est notre modèle d’autorité
Un adolescent de 14 ans a poignardé à mort une conseillère d’éducation. Un acte d’une violence inouïe, prémédité. Le jeune collégien a pris un couteau dans la cuisine familiale avant de se rendre en cours, avec la ferme intention de blesser un adulte. Ni la présence de gendarmes à l’entrée de l’établissement, ni le contexte scolaire n’ont suffi à l’arrêter.
L’effroi est collectif. Mais la réponse politique est terriblement insuffisante : interdire la vente de couteaux aux moins de 15 ans, installer des portiques à l’entrée des écoles ? Cela ressemble à un réflexe pavlovien, presque bureaucratique. Comme si la solution au chaos pouvait se résumer à un arrêté ministériel.
Ce n’est pas qu’un drame : c’est un signal d’effondrement
Le plus inquiétant, c’est ce que personne ne semble oser dire : où sont les adultes ? Qui surveille ? Qui éduque ? Qui contrôle le contenu d’un sac d’école avant le départ le matin ? La parentalité, l’accompagnement, la vigilance ont cédé du terrain. Et pas seulement dans les familles dites « en difficulté ». Ce recul est général.
La société a laissé l’autorité devenir un mot presque tabou. Mais sans autorité, pas de transmission, pas de cadre, pas de limites. Le respect ne s’impose pas par des caméras ou des détecteurs de métaux. Il se construit – à la maison, à l’école, dans les clubs, dans la rue. Le respect doit être partout, pour tous.
Le numérique, cet accélérateur de dérives ignoré
Autre angle mort des débats : les réseaux sociaux. Lieu de banalisation de la violence, de normalisation du harcèlement, d’exposition permanente à l’hostilité. Les géants du numérique continuent d’imposer leurs règles, pendant que l’État regarde ailleurs.
Il est urgent que le gouvernement impose des contraintes claires, fermes, applicables. Il est tout aussi urgent que les parents reprennent le contrôle des usages numériques de leurs enfants. Laisser un adolescent errer sans limites sur les réseaux, c’est lui ouvrir une porte sans garde-fou.
Pourquoi ne pas envisager une campagne nationale de messages publics, diffusés sur toutes les chaînes TV, radios, plateformes ? Des messages simples, directs, qui rappellent les règles de base du vivre-ensemble.
Reprendre la main. Maintenant.
Ce drame ne peut pas rester une simple parenthèse tragique. Il nous oblige. À tous les niveaux. État, collectivités, familles, éducateurs, citoyens. Nous n’avons pas besoin d’une énième loi. Nous avons besoin d’un sursaut collectif.
C’est notre modèle d’autorité qu’il faut repenser, réaffirmer, et surtout, remettre en œuvre. Pas demain. Maintenant