« C’est la justice » qui doit établir la vérité et « personne d’autre ». « La vérité et la transparence seront établies ». « Il ne peut pas y avoir de polémique ou d’affrontement. C’est pourquoi le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ont eu raison d’en appeler à la dignité, la responsabilité, tout en garantissant la transparence » (PR, 25/07/16).
A la suite des graves accusations proférées dimanche à l’encontre du ministère de l’Intérieur par Sandra Bertin, cheffe du centre de supervision urbain (CSU) de la Ville de Nice, le procureur de Paris François Molins a rappelé que c’est sous sa seule autorité et dans le cadre de l’enquête judiciaire que des policiers enquêteurs ont été dépêchés au CSU de Nice le 15 juillet :
– Contrairement à ce qu’elle affirme, ce n’est donc en aucun cas « le cabinet du ministre de l’Intérieur qui a envoyé un commissaire au CSU » ou qui aurait eu des échanges avec elle.
– En conséquence, Bernard Cazeneuve a porté plainte pour diffamation.
– Il serait très utile que Mme Bertin soit auditionnée par les enquêteurs et puisse leur produire les identités et les fonctions des personnes qu’elle met cause, les mails qu’elle évoque et leur contenu. Mme Bertin « connaît le code pénal » : si elle est confrontée à la manifestation d’un délit « ce n’est pas au JDD qu’elle doit en parler mais au procureur de la République » (J.-J. Urvoas, 25/07/16).
– De surcroît, s’ « il est d’usage lorsqu’il y a un événement en France que l’on fasse remonter au cabinet du directeur général de la police nationale des informations, ces informations n’ont pas vocation à être versées au dossier d’instruction, donc elles n’ont aucun impact sur l’établissement de la vérité ». « Cette polémique est absurde et ridicule puisque l’on parle d’un document qui n’a aucun impact sur l’établissement de la vérité » (B. Cazeneuve, 25/07/16).
– Ces accusations indignes s’inscrivent dans la suite des polémiques virulentes que certains élus de Nice ont souhaité entretenir puis alimenter chaque jour depuis le terrible attentat du 14 juillet.
C’est par ailleurs dans ce cadre de l’enquête judiciaire, sous la seule autorité du parquet de Paris, qu’ont été saisis dès le 15 juillet par la justice – et en aucun cas détruits – les images tirées du système de vidéoprotection mis en œuvre par la ville de Nice :
– Le procureur est ainsi tenu d’assurer la préservation des preuves dont la divulgation pourrait compromettre certains actes d’enquête, tels que l’identification de complices, de témoins ou d’éléments d’identification des victimes ;
– Il doit aussi s’assurer de la protection des victimes, dont la diffusion d’images est pénalement sanctionnée.
– Cette opération de neutralisation, corollaire de la saisie, s’est donc faite dans le cadre d’une réquisition versée en procédure.
– L’autorité administrative est légalement tenue d’exécuter cette réquisition sans délai. Quand on entend Christian Estrosi « nous dire: ‘Je ne vais pas obéir à la réquisition judiciaire’ » […] le fait de dire ça c’est une infraction » (J.-J. Urvoas, 25/07/16).
Reprendre ses esprits
Chacun doit reprendre ses esprits. La vérité, la transparence et la dignité exigent que l’enquête conduite sous l’autorité des magistrats instructeurs puisse de dérouler dans les meilleures conditions : la France le doit aux victimes de cet acte odieux.
« Ca fait maintenant 10 jours que nous sommes quasiment quotidiennement confrontés à des attaques, des insinuations, à des mensonges de la part de ceux qui à Nice, ou un certain nombre d’entre eux, exercent la responsabilité politique » (B. Cazeneuve, 25/07/16).
Cette « polémique politique qui vise à déstabiliser le gouvernement » doit prendre fin. Bernard Cazeneuve est « un homme intègre, un homme d’Etat, un ministre de l’Intérieur formidable » (PM, 25/07/16).
Cette « idée au fond que l’Etat ment, a quelque chose à cacher, alimente le doute, fracture l’Etat de droit » (PM, 25/07/16).