L’intersyndicale renonce à la grève pendant les congés scolaires

L’intersyndicale du transport aérien, qui avait menacé de faire grève pendant les vacances scolaires, a annoncé jeudi y avoir renoncé pour « ne pas répondre à la provocation » du gouvernement, tout en réaffirmant son opposition au texte encadrant davantage le droit de grève dans ce secteur.
« Les organisations professionnelles de l’intersyndicale ont décidé de recourir à d’autres types d’action pour ne pas pénaliser les familles qui voyagent pendant ces vacances d’hiver », dit un communiqué signé par le SNPL (pilotes), le SNPNC-FO et l’Unac (hôtesses et stewards), ainsi que la CGT transports, la CFDT aérien et l’Unsa.
« Les membres de l’intersyndicale ont unanimement décidé de ne pas répondre à la provocation du gouvernement, qui (…) aimerait bien voir un nouveau conflit social se déclencher pendant les vacances scolaires, dans le seul but de justifier sa loi ».
La proposition de loi a été votée le 24 janvier par les députés et rejetée le 15 février par les sénateurs. Après une commission mixte paritaire, le texte reviendra devant l’Assemblée qui aura le dernier mot.
« Les sages du Sénat ont rejeté en bloc cette proposition de loi au cours de débats riches dans lesquels nombre de nos positions ont été reprises, notamment l’attaque contre un droit constitutionnel, l’inutilité et l’inefficacité de ce texte », conclut l’intersyndicale dans son communiqué.
Interrogé sur les actions envisagées, Fatiha Aggoune-Schneider, présidente du FO-SNPNC (hôtesses/stewards), a précisé que ce seraient « des manifestations, des rassemblements et toutes les actions de lobbying déjà engagées ».
« Nous allons continuer à batailler, à poser la question de l’utilité d’une telle loi et de son danger pour le droit de grève », a-t-elle ajouté.
Le texte de loi impose aux grévistes, sous peine de sanction, de se déclarer individuellement 48 heures à l’avance. Les compagnies devront quant à elles communiquer des prévisions de trafic 24 heures en amont.
L’objectif est d’instaurer, comme à la SNCF et à la RATP, un service optimisé en fonction des moyens humains disponibles, mais, pour les syndicats, ce texte vise « à limiter le droit de grève » dans un secteur privé et sans monopole.
Tous les syndicats du transport aérien avaient appelé les personnels des compagnies et de leurs prestataires (agents en escale, avitailleurs, bagagistes, etc.) à faire grève du 6 au 9 février.
Ce mouvement, surtout suivi par les pilotes d’Air France, avait entraîné des centaines d’annulations de vols quotidiennes, mais la compagnie avait évité la pagaille dans les aéroports en informant ses passagers via 200.000 SMS ou courriels.
A l’issue de ces quatre jours de grève, le ministre des Transports, Thierry Mariani, avait rencontré les syndicats, sans parvenir à rapprocher leurs positions.
L’intersyndicale avait alors laissé planer la menace d’une nouvelle grève lors de la suite des travaux parlementaires et donc pendant les vacances scolaires qui s’étalent du 10 février au 10 mars.

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