Va-t-il tenir sa promesse et reconnaître la PALESTINE ?

Résumé assez complet effectué par la chaîne SPUTNIK après une interview,

 

Ils sont plus d’une centaine de parlementaires français à demander à François Hollande de reconnaître l’Etat palestinien et de respecter ainsi son engagement de campagne. Le Président honorera-t-il ce «rendez-vous avec l’Histoire»?

« Monsieur le président, montrez-vous à la hauteur de l’enjeu et ne manquez pas ce rendez-vous avec l’Histoire »: des parlementaires de tous bords politiques demandent à François Hollande de reconnaître « dès à présent l’État de Palestine ».

À travers une lettre ouverte, signée par 154 parlementaires, les élus estiment que la France « ne peut prôner dans ses expressions officielles la solution à deux États et n’en reconnaître qu’un seul ». Un ultime recours après l’échec de la « conférence sur la paix au Moyen-Orient » qu’a organisée Paris en janvier dernier. Qualifiée de « procès Dreyfus moderne » par le ministre israélien de la Défense, la conférence avait été boudée aussi bien par les Israéliens que les Palestiniens.

« C’est ce que l’on attend, c’est que l’exécutif réponde à cette question. Il peut tout à fait le faire. Il y a déjà 138 nations qui reconnaissent la Palestine comme un État, l’exécutif pourrait le faire », espère Gilbert Roger, sénateur socialiste et président du groupe d’amitié France-Palestine, à l’initiative de l’appel.

« Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l’État palestinien » s’était engagé François Hollande, dans la 59e proposition de sa campagne de 2012. Mais alors que le quinquennat touche à sa fin, François Hollande a multiplié les déclarations, contre le programme de colonisation mené par l’État hébreu ou pour que Jérusalem soit la capitale d’Israël et de la Palestine, sans vraiment s’impliquer plus avant.

« il lui reste encore quelques semaines », veut croire M. Roger. Est-ce que cette période « lourde d’incertitudes » aura raison de la timidité du président Hollande? Avec le nouveau président américain Donal Trump s’ouvre une ère de confusion et d’imprévisibilité. Au cours d’une conférence début février, le président américain rompait en quelques secondes avec la position historique américaine, soutenant l’idée d’une « la solution à un État ». Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, à ses côtés, s’était bien gardé de réagir, la nouvelle position américaine étant une aspiration de longue date de l’extrême droite israélienne, plus qu’hostile à la création d’un État palestinien.

« Nos collègues russes ont tenté d’être dans la médiation. Je sais qu’ils font un énorme travail pour rapprocher le Fatah du Hamas sur des positions saines. Mais tout cela, ça n’avance pas. Ca n’avance pas depuis Oslo. Il faut peut-être passer à une autre reconnaissance. Si les extrémistes de tout poil sont les seuls interlocuteurs de M. Trump, ça va être dangereux. Il va y avoir extension exponentielle des colonies et puis pour les Palestiniens, la disparition de cet espoir. À partir de là, c’est l’extrémisme qui va l’emporter. »

« Le président Obama est parti sur de beaux gestes », poursuit Gilbert Roger. En décembre dernier, à surprise générale, les États-Unis avaient lâché leur principal allié au Moyen-Orient, en s’abstenant lors du vote de la résolution 2334 au conseil de sécurité de l’ONU. Pour la première fois depuis 1979, les États-Unis n’ont pas opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité concernant la colonisation israélienne. Un coup d’éclat de Barack Obama, mais qui n’avait pas empêché la colonisation de se poursuivre:

« Vous demandez le gel des nouvelles colonies, mais vous ne dites rien sur toutes les autres, y compris les plus récentes. Il n’y a pas de menace de politique qui puisse contraindre Israël à reculer », déplore Jean-Claude Meyer, Membre du bureau national de l’Union juive française pour la paix.

« Israël a les mains libres, malgré le nombre incroyable de résolutions de l’ONU, les violations du droit international, la condamnation du mur par le tribunal de La Haye […] Les paroles, Israël s’en fiche […] Il n’y a aucune volonté de la part du gouvernement français, ni d’aucun gouvernement européen […] François Hollande a eu l’occasion, sur des sujets très divers, de faire des coups d’éclat, mais ne fait rien du tout », conclu M. Meyer, qui ne se fait aucune illusion sur le succès de la démarche.

La conférence de Paris n’a clairement pas réussi à débloquer le conflit israélo-palestinien. Ce que souhaitent les parlementaires avec l’éventuelle déclaration de François Hollande, c’est « aller plus loin, que la reconnaissance de l’État de Palestine permette à l’Onu de travailler sur ce que l’on appelle des états occupés qui, juridiquement, sont différents de territoires revendiqués. »

Plus de 65 ans après le plan de partage de l’ONU, la paix semble bien lointaine entre Israéliens et Palestiniens, et la poursuite de la colonisation en Cisjordanie rend problématique la solution à deux États. En 2014, Assemblée et Sénat avaient adopté à large majorité la proposition de résolution PS sur la reconnaissance de l’État palestinien. Les signataires de la lettre confrontent désormais François Hollande à ce texte, qui n’a pas de valeur contraignante. C’est maintenant au Président de lui accorder tout son sens, même si, là aussi, ce ne sont que des paroles.

par Gaëlle Nicolle

Gaëlle Nicolle Sputniknews.com

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Gilbert Roger

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