Sarkozy & les élus locaux: le divorce

A deux mois et demi de la présidentielle, Nicolas Sarkozy et les élus locaux, pour la plupart de gauche, ont campé vendredi sur leurs positions et n'ont pu se mettre d'accord sur l'effort de réduction des dépenses que le gouvernement veut imposer aux collectivités locales.
Les positions étaient connues d'avance. L'issue de la "conférence sur les finances locales" convoquée par le chef de l'Etat aussi. Même s'ils ont finalement renoncé, après l'avoir envisagé, à claquer la porte, les élus de gauche ont catégoriquement refusé de faire le moindre cadeau au président candidat en rejetant son invitation à la rigueur.
Depuis des mois, Nicolas Sarkozy arpente les estrades en reprochant aux maires, départements et régions de jouer les cigales, malgré la crise, en soulignant qu'elles ont créé plus de 500.000 emplois de 1998 à 2009, pendant que l'Etat-fourmi en a, lui, supprimé 160.000 depuis 2007.
Le chef de l'Etat leur a donc soumis l'idée d'un "pacte de stabilité" afin de réduire leurs dépenses, au nom de la réduction des déficits publics. Une proposition assortie d'une menace. "Sinon", a-t-il dit dans le Figaro Magazine, "il faudra trouver les moyens pour que les dotations de l'Etat soient modulées en fonction de leur politique de maîtrise des dépenses".
"Trop tard", ont répondu vendredi les élus de gauche. "On est à trois mois des élections présidentielles (…) et on nous propose un pacte de stabilité qu'on attendait depuis cinq ans", a dénoncé après la réunion le président de l'Association des régions de France (ARF), Alain Rousset (PS).
Plus que le pacte lui-même, c'est le diagnostic posé par le gouvernement sur les effectifs des collectivités qui a provoqué la colère des élus socialistes.
"Il n'y a pas d'un côté l'Etat et de l'autre côté les collectivités locales", a souligné le Premier ministre François Fillon, "il y a une seule masse de dépenses publiques qui doit faire l'objet d'un effort de réduction".
"Le chiffre des effectifs a été doublé en l'espace de trente ans", a concédé le président de l'Association de France, Claudy Lebreton (PS), "mais le budget des collectivités a été multiplié par quatre, et un agent des collectivités coûte moins cher budgétairement qu'un agent de l'Etat".
Pour tenter de rapprocher les points de vue, M. Fillon a annoncé que "le comité des finances locales", dirigé par le député UMP Gilles Carrez, avait été mandaté pour tenter de parvenir à un "diagnostic partagé" sur la question. Mais il y a peu de chances pour qu'il y parvienne.
Pendant cette réunion, gouvernement et élus se sont toutefois accordés sur la nécessité de réduire les normes qui pèsent sur les collectivités.
Et l'Etat a confirmé le déblocage d'une enveloppe de 2 à 5 milliards d'euros de prêts, via la Caisse des dépôts, pour couvrir leurs besoins en financements en 2012 jusqu'à la mise sur pied de la future banque des collectivités qui doit succéder à feue la banque Dexia, victime de la crise.
Mais, même si le président de l'Association des maires de France (AMF) Jacques Pélissard (UMP) a voulu voir dans la rencontre l'amorce d'un "rapport de confiance" entre les parties, l'ombre du scrutin des 22 avril et 6 mai est restée la plus prégnante dans l'esprit des participants.
"Nous avons été invités par le président de la Républiques et nous avons débattu avec le candidat à la présidence de la République", a regretté face à la presse le député PS Jérôme Cahuzac. Et quand le sénateur UMP Philippe Marini (UMP) s'est risqué à l'interrompre, le secrétaire général de l'AMF André Laignel (PS) l'a traité de "personnage grossier". (source AFP)

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Gilbert Roger

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