AFP:En Seine-Saint-Denis, les entreprises affluent mais le chômage augmente

Voici l'article de Caroline TAIX (AFP)

BOBIGNY — BNP-Paribas, Hermès, SFR et peut-être Veolia: la Seine-Saint-Denis attire de plus en plus d'entreprises qui arrivent avec leurs milliers de salariés; toutefois le chômage, déjà élevé dans le département, continue de croître.
Depuis un an, 3.200 salariés de BNP-Paribas travaillent aux Moulins de Pantin, à quelques dizaines de mètres de Paris, en Seine-Saint-Denis. Beaucoup étaient auparavant dans le centre de la capitale et ont franchi le périphérique en traînant des pieds, mais se montrent finalement plutôt satisfaits.
Imane, une jeune salariée, qui préfère ne pas donner son nom, explique que les locaux sont "mieux qu'à Paris", avec des bureaux spacieux, lumineux, une salle de sport et une médiathèque. Mais elle se plaint de "l'environnement, trop froid" et de "la galère pour trouver des restaurants".
Tout près, Hermès, qui compte déjà 1.050 salariés à Pantin, va quasiment doubler sa surface pour regrouper la sellerie, le prêt-à-porter, la parfumerie et l'horlogerie.
La liste des entreprises qui s'installent en Seine-Saint-Denis est longue. Le mouvement a débuté avec l'assureur Generali, venu en 2003 à Saint-Denis. En 2013, SFR va regrouper dans cette ville ses 8.500 salariés, ce qui devrait en faire le premier employeur privé du département.
Les entreprises se multiplient autour du Stade de France, entre Paris et l'aéroport de Roissy, sur l'autoroute A1. Et d'autres zones du département commencent à profiter du mouvement. Le siège social de Lavazza a ainsi récemment été inauguré à Noisy-le-Grand.
Les négociations se poursuivent autour d'une possible arrivée de Veolia et ses quelque 4.000 salariés.
"C'est le jackpot gagnant" pour la Seine-Saint-Denis, se réjouit Gilbert Roger, 1er vice-président du conseil général PS, en charge du développement économique et de l'emploi.
En guise d'explication, il met en avant "le prix du foncier extrêmement intéressant" et ajoute qu'il reste "des terrains libres accessibles immédiatement", ce qui est rare si près d'une capitale.
L'élu se félicite d'un "formidable plan de transport en commun": "A terme, ce territoire sera très valorisé", assure-t-il, faisant notamment allusion aux développements prévus dans le cadre du Grand Paris.
Mais interrogé sur l'emploi, son enthousiasme retombe. "Il s'agit de relocalisations pour la plupart des entreprises, donc elles ne créent pas d'emploi, mais arrivent avec leur personnel", déplore-t-il.
Même son de cloche à Pantin. "Dire que ça a créé des emplois, non. Mais à l'avenir, je pense que ça va en créer", dit le maire Bertrand Kern (PS).
"Au fur et à mesure du développement, et du remplacement naturel, les entreprises puiseront dans le vivier local", assure Gilbert Roger.
Pour cela, le département travaille sur la formation, mais attend aussi de l'Etat qu'il invente un mécanisme d'incitation "comme les emplois jeunes", explique-t-il. Car le chômage "continue à se dégrader", déplore-t-il.
Au 3ème trimestre 2010, 11,2% de la population active était au chômage en Seine-Saint-Denis, bien au-dessus de la moyenne régionale, qui est à 8,2%. Ce département est même le seul à dépasser les 9% en Ile-de-France.
Indicateur particulièrement inquiétant: le chômage des 15-24 ans a flambé de 27,7% en deux ans dans le 9-3, le département le plus jeune de France.
Selon un rapport remis jeudi au ministre de la Ville, le chômage touche en moyenne 43% des jeunes actifs et 37% des jeunes actives habitant dans les Zones urbaines sensibles (Zus). La Seine-Saint-Denis compte 36 de ces quartiers.

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