Après l’émission sur TF1

Près de 9 millions de télespectateurs devant le petit écran, tous les records d’ audience battus par Ségolène ROYAL.

Pour nos adversaires qui la jugeait trop floue et déjà battue par le grandissime ministre sortant de l’intérieur…Un peu de modestie s’impose. Il y a même eu un "pic" d’audience à plus de 10 millions, c’est dire l’intérêt des citoyens pour la politique et pour celle qui pourrait dans quelques semaines devenir la première Présidente de la République élue au suffrage universel.

Pendant l’émission, une mesure en médiascopie a été faite, voici ce qu’il en ressort:

Présidentielle Denis Muzet, directeur de l’institut Médiascopie qui a suivi et analysé lundi les réactions des téléspectateurs :

«Elle a apporté sa touche, sa manière d’être»

Par Isabelle ROBERTS

QUOTIDIEN : mercredi 21 février 2007

Denis Muzet dirige l’institut Médiascopie.

Le principe : un échantillon de personnes munies d’un boîtier exprimen  leur satisfaction ou leur mécontentement tout le long d’une émission. Leurs réactions sont ensuite analysées. Lund  soir, Muzet a réalisé une Médiascopie de J’ai une question à vous poser avec Ségolène Royal sur TF1. Son client ? Chut, c’est un secret. Le PS ? C’est un secret on vous dit ! En revanche, Denis Muzet (1) a bien voulu révéler et commenter les résultats pour Libération.

Quels sont les enseignements de la Médiascopie de l’émission ?

Elle montre que Ségolène Royal a entraîné une forte adhésion non seulement auprès de la gauche classique, mais aussi auprès de la gauche antilibérale. Sur certains points comme l’éducation, le social ou la santé, elle mord aussi sur la droite républicaine.

Sur quoi se base cette adhésion ?

Elle est structurée par trois éléments. D’abord les propositions de mesure d’action concrète : les emplois tremplin ou l’augmentation du Smic à 1 500 euros… Ensuite, par un discours qui se base sur des valeurs : dialogue, respect, éducation, responsabilité parentale… Des valeurs qui sont non seulement de gauche, mais plus largement humanistes, ou même empruntées au corpus des valeurs de la droite comme la responsabilité. Or un discours de valeurs, c’est rare : la plupart des candidats n’ont que des critères de performances économiques.

Et le troisième point ?

Il y a chez la candidate socialiste une capacité à établir un discours avec les gens qui se base sur l’écoute et le dialogue. Elle a une façon de se tourner vers les autres, une recherche du contact qui fait qu’elle établit une connivence, une proximité. En fait, lundi soir, elle a cassé le moule mécanique et stakhanoviste des cent Français, de cette télé-réalité customisée par la Sofres. Parce que, bien sûr, cent personnes, ce n’est pas représentatif de la société française. Elle a apporté sa touche, sa manière d’être. Nicolas Sarkozy, dans J’ai une question à vous poser, c’était «Réponse à tout», Ségolène Royal est moins dans la recherche systématique de la réponse que de l’écoute.

Un peu démago ?

La Médiascopie montre que Ségolène Royal n’entraîne pas seulement sur des idées, un programme, mais sur sa capacité à s’adresser à un public, elle renseigne sur le fait que la politique, c’est de la relation. Or l’élection va se jouer sur la capacité de tel ou tel candidat à interagir avec les gens. Ce n’est pas une élection qui oppose Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal, mais les candidats aux Français. Ils veulent prendre leur destin en main, ils veulent décider. Après plusieurs élections où ils n’ont pas eu l’impression d’être entendus  les régionales en 2004, le référendum sur la Constitution européenne en 2005 , là c’est le scrutin suprême. Le thème structurant de cette élection ce n’est pas l’insécurité comme en 2002, mais la démocratie telle qu’on peut la coproduire. Et l’élection va se jouer sur la participation, la relation aux Français.

S’avancer vers l’homme en fauteuil roulant, n’était-ce pas un peu trop ?

C’est un moment d’émotion fort. Les réactions ont été soit très positives, soit très négatives. Ça montre la capacité de Royal à faire mouvement. C’est comme quand à Villepinte, elle quitte son immobilisme de Joconde pour serrer son poing contre son ventre.

Alors quoi : c’est gagné pour Royal grâce à TF1 ?

C’est une percée, mais ça ne veut pas dire qu’elle va faire une remontée dans les sondages. C’est une émission qui permet de mieux éclairer qui elle est et quel est son registre. Les débats participatifs elle en a fait beaucoup, mais ce qui ne passe pas à la télé n’existe pas. Et cette émission, c’est la rencontre entre un modèle politique de démocratie participative et TF1 en tant que média. Mais attention, il y a une profusion de débats, de prises de parole à la télé. Ça peut aussi, par submersion, faire le lit du rejet du politique, et donc du Front national.

A noter que depuis Ségolène ROYAL a gagné 2 points dans les sondages et devance même le ministre sortant candidat de l’UMP.

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Le blog de
Gilbert Roger

Ce BLOG est mon outil pour communiquer sur mes passions comme la gastronomie, les livres ou les voyages.

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