A propos du nucléaire en IRAN

Déclaration de Ségolène Royal :  « J’ai, en effet, une vision plus prudente que mes deux collègues à propos de l’accès de l’Iran au nucléaire civil. Bien sûr que l’enrichissement de l’uranium n’est pas le même, mais quand on contrôle le nucléaire civil, on contrôle en effet une partie de l’enrichissement de l’uranium. On sait, on le voit bien en France, les conditions de sécurité qui entourent les centrales nucléaires civiles. Je considère que c’est une première étape. Dans la mesure où les Russes ont proposé des coopérations dans le cadre de nucléaire civil à l’Iran, je pense que cette solution est beaucoup plus prudente tant que le régime iranien n’aura pas évolué. Donc, je maintiens ma position qui consiste à dire qu’il vaut mieux trouver des coopérations pour produire de l’électricité, mais en ne permettant pas aux Iraniens de contrôler tout le processus du nucléaire civil. »

1 – Le Traité de non prolifération nucléaire reconnaît le droit des pays signataires d’avoir recours au nucléaire civil. Mais ils doivent se soumettre au contrôle de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA). Or c’est bien le problème avec l’Iran : l’Agence a découvert des activités nucléaires civiles non déclarées. Il y a donc risque de prolifération.

2 – L’Union européenne considère que le droit de l’Iran à accéder au nucléaire civil ne peut être admis qu’à la condition que toutes ses activités nucléaires ainsi découvertes soient mises à plat et contrôlées. Elle a proposé, dès lors que l’Iran se soumettrait au contrôle de l’AIEA et renoncerait à ses activités proliférantes, de lui construire des centrales nucléaires. L’Iran a refusé. Par ailleurs, l’Union européenne soutient la proposition russe d’enrichissement de l’uranium en Russie pour l’Iran, à des fins pacifiques. A ce jour, l’Iran n’a pas donné suite à cette proposition.

3 – A ce jour, le Conseil des Gouverneurs de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) et le Conseil de Sécurité de l’ONU ont décidé de refuser à l’Iran la maîtrise du cycle complet de production, y compris à des fins civiles, tant que la position de l’Iran n’évoluerait  pas.

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Aujourd’hui, la question qui est posée à la communauté internationale est donc bien celle de l’accès de l’Iran au nucléaire civil. La position de Ségolène Royal de refuser que l’Iran puisse contrôler la totalité de la filière, même civile, tant que l’Iran n’aura pas évolué, est donc la seule qui soit cohérente avec le droit international et avec les enjeux de la non-prolifération.

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Le blog de
Gilbert Roger

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