Sohane,
Je n’avais pas eu la chance de te croiser, un peu normal, nous ne sommes pas de la même ville. Mais l’atrocité avec laquelle tu nous as quitté ne m’a jamais laissé indifférent. Cette nuit le jury a, au nom du peuple français, rendu son verdict: 25 ans pour ton tortionnaire. Et les images ou sons des radios que j’ai regardés ou écoutés, laissent planer un silence pesant dans le tribunal.
Puisse ce procès faire réfléchir
Jamais il ne faudra oublier cette violence du quotidien ni le regard machiste qui l’ont forgée.
Moi, pour ne pas t’oublier, j’ai modestement dénommer un centre social de Bondy "Espace SOHANE". Saches-le, cela ne s’est pas fait sans réticences; d’aucun m’on dit que j’allais stigmatiser un quartier, notre bonne ville de Bondy. Qu’importe, pour moi l’oubli et la banalisation sont la pire des choses.
Cela fait un peu plus d’un an que notre centre social est l’espace Sohane. Tu as rejoins dans notre ville des grands de ce monde comme Daniel Balavoine, Georges Brassens, Coluche ou Angela Davis…
En Novembre dernier, lors des interviews sur les émeutes un journaliste de la presse étrangère s’étonnait des dénominations "engagées" de batiments ou de rues de notre ville.
Oui je le suis et je revendique mes opinions.
Pour ne jamais t’oublier et dire aux jeunes générations que respect, fraternité et amour sont l’avenir pour toutes et tous.
