Une lettre pour Arnaud

Mon cher Arnaud,
Faudrait-il que je regrette de t’avoir croisé sur le chemin de la rénovation du parti socialiste?
A la veille du congrès national, tu semblais rechercher des "figures"
de gauche comme moi pour donner du corps à la réflexion du courant de
pensée le NPS. La co-animation, la volonté farouche de chercher dans la
réponse sociale et institutionnelle m’ont fait y venir.
Et puis voilà,
les hésitations de stratégie entre ton désir à Frangy de rejoindre
directement Laurent Fabius, l’envie de gauchir la pensée politique du
courant avec l’arrivée d’Henri, l’égo pour savoir qui allait…être chef.
Le congrès du Mans est une réussite, car un espoir pour nos électeurs, et je pense très sincèrement que
nous avons eu raison d’avancer nos propositions pour infléchir la ligne
politique nationale choisie majoritairement par les militant(e)s.
Arnaud, saches
que l’on a jamais raison contre son parti.
Par contre, le faire bouger,
évoluer prend parfois un peu de temps.
Pour moi le bougé le plus significatif se trouve dans la volonté des
socialites de dépasser le Oui et le Non pour repenser notre vision de
l’Europe et de son rôle pour les citoyen(e)s. Que des "gens" comme moi
aient eu la volonté de bousculer les lignes, de dire à la majorité constituée autours
de François qu’elle devait écouter tous ses militant(e)s et électeurs sans exclusive et sans vouloir leur donner de leçon, voilà
la victoire historique de NPS à ce congrès.
Pour le reste, nous avons aussi su faire entendre le désespoir et l’humiliation des banlieues.
Agir pour le collectif, refuser la pente naturelle des "hommes" politiques qui croient trop souvent et seulement en leur égo.
Aujourd’hui, tu as déserté l’oeuvre collective pour une aventure
individuelle. Certes il doit être rassurant de se proclamer "chef-fondateur"
d’un courant à soi, mais un jour dans quelques mois ou quelques années,
tu auras à affronter la dérive de ce que tu veux combattre, les
institutions toujours trop personnelles.
Alors bon vent, et mille regrets que notre route se soit séparée si
vite sans que tu acceptes de débattre, restant cloîtré dans tes
certitudes et celles d’une poignée de tes trop proches conseillers.
Lorsque j’avais quelques responsabilités politiques en Seine Saint
Denis, un ami me disait sans cesse: "descends de ton tabouret", les
militants sont et doivent rester tes égaux car tu es le "primus
inter-pares" le premier d’entre tes pairs.
Médites cette maxime, mon cher Arnaud, puisque tu as décidé de me cataloguer dans ceux en qui tu ne peux avoir confiance.
Saches tout de même que je suis fier et heureux de travailler à faire
de NPS un force militante de rénovation de la pensée des socialistes;
car en banlieue populaire, les habitant(e)s attendent de nous un signe
fort dans l’avenir et pas seulement dans la construction d’une image
solitaire de pourfendeur des institutions.
Avec toute mon amitié.

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Le blog de
Gilbert Roger

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