6e nuit de harcèlement et d’affrontements. À Bondy, l’angoisse est sur le visage de chaque concitoyen, pour lui même sa famille et ses modestes biens. Car dans une ville populaire comme la nôtre, les gens fortunés n’existent pas, alors quand une voiture brûle, c’est 9 fois sur 10 une voiture que les assureurs remboursent au max 100€ !
Comme chaque soir, nous sommes sur le pont, les élus, les collaborateurs de la ville et les militants associatifs. De quartiers en quartiers, de rues en rues le difficile dialogue s’instaure (j’avais envie d’écrire l’impossible dialogue, mais il faut malgré tout rester positif).
6e nuit Où nous travaillons en étroites relations avec les forces de police et les pompiers de Bondy. Ils font un travail formidable pour aider nos concitoyens, rassurer les populations, tenter de protéger les biens… Vers 2 heures du matin, j’ai vu revenir vers le commissariat une équipe de policiers victimes de jet de boules de pétanque. Explosée la voiture, mais la force et la conviction se lisait dans le visage de ces hommes qui voulaient quand même prendre la nouvelle mission pour répondre à leur devoir.
Fatigué ce pompier qui dormait sur un tapis de gym, depuis trois jours il dort en tenue près des camions pour répondre à l’ordre de départ au feu.
Partout la féroce volonté de faire gagner l’ordre sur le chaos.
Un clin d’oeil, ces émeutes ont au moins réussi à rapprocher élus, policiers et pompiers, désormais nous ne vivrons plus ni les uns ni les autres la ville. Un renfort pompier venu de Villefranche sur Saône, était même surpris de cette convivialité et complicité entre nous.
Alors oui, nous continuerons notre mission difficile car nous croyons tous en la République et au devenir de ses enfants.
